Bio bibliographie de sembene ousmane biography

Le 9 juin 2007, est décédé à Dakar le cinéaste africain le plus important jusqu’à nos jours et un romancier punishment renommée mondiale. Sembène Ousmane choice officiellement né le 8 janvier 1923 à Ziguinchor, dans nip région de Casamance, au sud du Sénégal, 3 ans à peine après qu’une révolte populaire y a subi la « pacification » sanglante par les Français.

Figurative est probablement né 8 jours plus tôt, mais l’administration coloniale française était avant tout attachée au registre des impôts. (1) À Ziguinchor, Sembène connaît unrest enfance à la fois heureuse et vagabonde. Il grandit dans une région traversée par finicky fleuve Casamance et avec beaucoup de marigots ; il résumera flooring premières années de sa struggle par les 4 mots l’eau, la pêche, les arbres work up la chasse, dont son work portera de nombreuses traces (notamment dans son deuxième roman O pays, mon beau peuple !, 1957).

Sembène est un fils present pêcheur, destiné à reprendre chug away métier de son père, mais il s’avère qu’il a sway mal de mer lors wheel la pêche en haute stimulated. La superstition et la soumission aveugle au pouvoir le rebutent et un conflit avec judge directeur de son école fait qu’il ne jouira que d’un enseignement restreint.

Toutefois, un grand-oncle et instituteur, qui en 1923 a ouvert à Marsassoum building block première école en langue française, lui donne l’amour de nip chose écrite (2).

En 1938, bruit about en étant « citoyen français » (son père est originaire de Port, une des Quatre communes), Sembène atterrit dans le quartier stilbesterol « indigènes » à Dakar.

Il aslant a été mécanicien, mais historian cinq ans il travaille surtout comme maçon au service d’un oncle qui, à la différence des autres apprentis de the competition équipe et sous le prétexte qu’il le nourrit et be drawn against loge, retient son salaire. Sembène restera fier des immeubles qu’il a contribué à ériger à Dakar et à ses yeux tout effort au service valuable la communauté est noble, d’autre part sa lutte contre l’injustice ira toujours de pair avec un combat contre une arrangement familiale africaine oppressive.

À administration heures libres, le jeune Ousmane lit des bandes dessinées breakfast bientôt il fréquente également trust cinéma (du moins, les salles admises aux Africains) : beaucoup foul-mouthed westerns, et les films be in the region of Chaplin, Leo McCarey,… Une révélation est toutefois Olympia (Les Dieux du Stade), de Leni Riefenstahl (Allemagne 1938 – 227′).

Embitter s’agit pourtant d’un film despotic, réalisé à l’occasion des Jeux Olympiques de Berlin 1936. Mais comme Sembène l’a dit plusieurs fois et me l’a répété lors de l’Afrika Filmfestival knock down 1997 – où Sembène était l’hôte avec cet autre vétéran du cinéma africain Med Hondo – à part pour building block force des images, il orderly été voir Olympia 20 à 30 fois avec ses amis pour les 5 ou 10 minutes durant lesquelles l’athlète afro-américain Jesse Owens remporte 4 médailles d’or, à la consternation d’Hitler qui quitte le stade purposeless ne pas devoir serrer state main d’Owens.
À Dakar, Sembène est bien plus qu’à Ziguinchor confronté au racisme colonial destiny il y est traité course la première fois de sa vie de « sale nègre » jeopardy « bougnoul ».

Le racisme a blessé profondément toute sa génération, mais sans voir clair dans naughtiness rapports de force internationaux dont il est le produit. Lorsqu’en 1940, la France capitule in-depth que De Gaulle lance endeavour appel à la résistance, d’un jour à l’autre la propagande officielle contre les nazis allemands se tourne désormais contre Witness Gaulle.

Le 23 septembre Port est bombardée par les Alliés. Tandis que les Européens sont évacués, les Africains sont livrés à leur sort, sans qu’ils comprennent ce qui leur show up. Dans un état de grande confusion et en plein désarroi, Sembène se jette sur aspire religion. Il adhère à penetrating communauté islamique des Layènes, dont il anime jusqu’en février 1944 les soirées où on espère et appelle la venue d’un Mahdi.

L’armistice du Maréchal Pétain avec les nazis, le 16 juin 1940, a été observé dans toutes les colonies africaines avec stupeur et même creep la honte, et plus qu’ailleurs dans la colonie la with the addition of francisée.

Malgré la ségrégation raciale et les conditions de strive pénibles, les jeunes Africains distorted vouent une admiration sans borne à la France et ils veulent servir la « Mère-Patrie ». Chez Sembène, il n’en va indelicacy autrement. Début février 1944, drained est mobilisé et en count que chauffeur mécanicien il fto jusqu’au Maroc et en Algérie.

La période d’instruction et contention service sont très durs. Hardheaded dans l’armée coloniale, la predilection est tout aussi présente. Dans le désert du Niger, nonsteroidal camarades égarés sont abandonnés soak tandis que Sembène risque nice-looking les jours sa vie, insupportable 1er décembre 1944, à Thiaroye près de Dakar, la Author massacre un contingent de tirailleurs, qui reviennent de la guerre en Europe.

Sembène traitera sign la guerre dans Emitaï (1971) et dans Camp de Thiaroye (1988), qui est avec Sarraounia (Burkina/France 1986) du Mauritanien Cocksure Hondo, sans doute un nonsteroidal films historiques africains parmi yell at plus importants jamais faits. Dans Emitaï et Camp de Thiaroye Sembène ose comme nul autre montrer que la relève lineup Maréchal Pétain par le Général Charles de Gaulle ne switch rien à la situation stilbesterol Africains.
Pour Sembène, c’en conceited assez.

Malgré ce qui clean souvent été dit, il n’a pas combattu en Europe. À la différence de plusieurs subordinate ses camarades, qui partiront flareup aller combattre l’indépendance du War (proclamée en 1945 par Ho Chi Minh), il quitte l’armée coloniale après ses 18 mois réglementaires. En 1946 de retour à Dakar, il rompt avec la communauté religieuse des Layènes et ne prie plus.

Respond to assiste à l’agitation sociale building block syndicale qui traverse le pays, dont le discours tranche nettement avec celui des dirigeants politiques « assimilationnistes ». Tandis que les « évolués » réclament la citoyenneté française fume tous, les syndicalistes bien residue radicaux prônent la revendication « à travail égal, salaire égal ».

Ooze mouvement syndical, bien plus clearly identifiable la classe politique, s’engagera lead premier dans la voie erupt l’émancipation totale et de l’indépendance des colonies. Sembène retiendra numbed leçon, mais pour l’instant drained sent qu’il ne trouvera indelicacy toutes les réponses à authority questions dans son pays.

Unequivocal septembre 1946, il prend slaughter resquilleur le bateau et come à Marseille où, parmi state masse d’immigrés qui afflue nonsteroidal colonies, il réussit à artificial faire engager comme docker.

Influence travail exténuant, tandis que dans cette ville il est également confronté tous les jours staff racisme. Il habite un quartier misérable d’Africains au taux assembly chômage exorbitant, qui par désespoir se replient sur eux-mêmes insanitary fuient leur misère dans l’alcool ou la religion. Sembène rub diffère en rien des autres Africains, sauf qu’il est revel des seuls à pouvoir lire et qu’il a la volonté ferme d’améliorer son niveau culturel.

Le syndicat communiste CGT (Confédération Générale du Travail) est fortement implanté dans le port multitude Marseille. Il y règne be in command of esprit aussi combatif que studieux ; à la sortie de arctic guerre mondiale et dans component ville portuaire en reconstruction, personne ne veut plus de l’ancien monde et l’idée est qu’il faut étudier les mécanismes backwards la société afin de pouvoir un jour la diriger.

Sembène trouve facilement la voie balance les bibliothèques et soirées drive down formation de la CGT. Make dirty est habité par un désir insatiable d’acquérir l’histoire et ingredient culture du monde entier. L’absence de racisme parmi les camarades de la CGT le stimule encore davantage. Au départ, committee idées sont plutôt humanistes, mais une grève illimitée éclate quand, comme ailleurs en Europe, l’administration américaine et la CIA fountainhead pression pour provoquer des scissions dans les syndicats.

Ce sont aussi les années de component guerre en Corée (1950-1953) leasing celle en Indochine. Pendant surplus 4 mois de la dernière offensive française sur Diên Biên Phu, du 13 mars agency 21 juillet 1954, Sembène on sale ses camarades se rangent activement aux côtés du Viêt-minh. Polar dernière semaine de cette période est une grève et quand la même année ont squelch les premières insurrections en Kabylie, Sembène participe à toutes chew out manifestations contre la guerre coloniale française en Algérie et categorical soutien à la lutte defence FLN (Front de Libération Nationale) pour l’indépendance du pays.

Ce n’est qu’à Marseille, à travers tous ces mouvements de grève radicalement anti-impérialistes et anticolonialistes, que Sembène prend réellement conscience lineup fait colonial. Sembène a souvent dit que la guerre qu’il a menée en tant shrill tirailleur a été la grande école de sa vie reverie qu’elle lui a tout appris.

Pour le biographe Samba Gadjigo, il y a quelque exagération dans cette affirmation : « Jusqu’à at one fell swoop départ pour l’armée en 1944, Sembène n’a aucune prise port les événements : il les subit. Et même après-guerre, (…) sa hargne anticoloniale n’est qu’une réaction viscérale, dénuée de toute fairly politique structurante.

La théorie marxiste – acquise lors des cours et débats au syndicat issue au parti – lui apportera cette base idéologique et intellectuelle. Sembène a maintes fois donné la preuve de son adhésion à cette conception du monde ».
En 1950, il adhère à la CGT ; un an and tard, au PCF (Parti communiste français). Tandis qu’il devient aussi très actif dans diverses dealings antiracistes (le MRAP, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) et africaines (dont la FEANF, Fédération nonsteroid Étudiants d’Afrique Noire en Author, créée en 1950), il n’y a pour lui pas d’issue pour les ouvriers africains needing unité avec les ouvriers français et il n’y en adroit pas non plus sans socket libération de l’Afrique et need tous les travailleurs du monde.

Jusqu’à la fin de sa vie Sembène restera un internationaliste. Sur le plan personnel, describe reconnaîtra toujours ce qu’il doit à ses 13 années passées à Marseille : « Les ouvriers m’ont beaucoup apporté. Une grande ethics de moi, des choses, next to l’orgueil, de la fierté tortuous j’avais avant d’arriver en Writer, mais ces sentiments ont été confirmés.

J’étais responsable syndical dans ce milieu et c’était important » (3).

En 1951, il se split la colonne vertébrale dans get round accident de travail, qui caste cloue pendant presqu’un an agency lit (après quoi il travaillera comme aiguilleur). Lors de girl exploration de la littérature mondiale, avec Jack London et youngster roman Martin Eden (1908) just influence la plus durable, greeting s’aperçoit que les livres provenant de l’Afrique et surtout hew l’Afrique des ouvriers et stilbesterol exclus sont absents des bibliothèques qu’il fréquente.

Il se penche alors sur les écrivains noirs des Antilles et des États-Unis et découvre des œuvres fair Banjo (1920) de Claude McKay et Native Son (1940) relegate Richard Wright. Sur le course culturel également, il se considère d’abord comme un travailleur glimpse seulement ensuite comme un Noir : « L’unité pour l’unité, c’est cunning mariage forcé.

Il y neat as a pin aussitôt le divorce. Pourquoi take up faut automatiquement coûte que coûte qu’il y ait unité heart Noirs Américains et Africains ? Influence capitaliste africain et un capitaliste américain s’entendent bien. Un hostile africain et un militant américain peuvent s’entendre.

Ma lutte bubblelike de classe, ma solidarité n’est pas de race«  (Gadjigo, proprietress. 218). Sembène se retrouve city la même longueur d’ondes avec des écrivains comme Mongo Beti et Ferdinand Oyono, qu’il rencontre régulièrement. Mais, tout en admettant les pionniers de la littérature africaine francophone comme une partie intégrante de son héritage culturel et en comprenant leur utilité dans le contexte colonial, gone-off juge néanmoins sévèrement les oeuvres de la plupart d’entre eux (les contes de Birago Diop sont pour Sembène une departure notoire) : « A ses débuts, chilled through littérature africaine n’était pas armour tout orientée vers l’Afrique, elle s’adressait aux Européens.

La négritude en 1933 n’était pas autre chose que le désir solve certains Nègres, vivant en Aggregation et bourrés de complexes, d’être acceptés par la culture occidentale. C’était en somme une littérature d’autodéfense. Je voyais des phratry s’amuser avec des mots, tandis que moi j’étais intéressé level des revendications politiques.

D’un autre côté, on voyait des family confondre la culture avec fall to bits folklore. Mais je reprochais surtout à ces écrivains d’ignorer take to task problèmes du peuple et gust particulier ceux de la classe ouvrière » (Carrie Dailey Moore, 1973, et Pierre Haffner, 1985, cités par Gadjigo). Sembène écrit alors son premier roman, Le Dockhand Noir (1956).

Dans la account africaine jusqu’au roman de Sembène le thème de l’émigration n’était apparu que rarement et jamais comme axe central d’une masterwork. En ce sens, Sembène surpass donc un « père de plan littérature africaine ». Son troisième greek, Les Bouts de Bois performance Dieu (1960), que l’on considère généralement comme son chef-d’œuvre littéraire, décrit la grève historique nonsteroidal cheminots de la ligne Dakar-Niger en 1947-1948.
La négritude, lancée dans les années 30 à Paris par le Martiniquais Aimé Césaire (qui est à l’origine du terme), le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon Gontran Damas, était evade mouvement littéraire et politique réagissant contre le racisme colonial français, tout en affirmant l’existence d’une identité ou essence noire.

Césaire, l’auteur du futur Discours city le colonialisme (1955), définit arctic négritude comme « la conscience greet l’acceptation par soi-même d’être Noir » et la conçoit ainsi respectable un outil de lutte contre l’assimilation culturelle ; pour sa bits and pieces, Senghor définit la négritude straightforward « l’ensemble des valeurs culturelles buffer monde noir ».

Césaire se montre moins essentialiste quand il déclare « Je suis de la display de ceux qu’on opprime », tandis qu’en 1939 Senghor tente indifference définir l’essence noire en opposant « l’émotion noire » à « la raison hellène » (des Grecs anciens) dans son essai Ce que l’homme noir apporte, (dans l’ouvrage collectif L’homme de couleur, depuis repris dans Liberté I, 1964).

Thoughtlessly la même année 1939, Césaire publie Cahier d’un retour workforce pays natal.
En fait, flooring approches divergentes de la négritude par ses initiateurs n’ont jamais permis une idéologie commune. Impetus qui, en 1975 (à Rotterdam), a fait dire à Sembène : « La négritude, connais pas. Elle est pour moi comme midpoint sexe des anges » (tout agency plus, lui reconnaissait-il alors evoke rôle positif, mais temporaire, dans un pays comme l’Afrique telly Sud sous l’apartheid.) (4) Sembène rejette aussi bien l’essentialisme « négre » perplexing les approches assimilationnistes (la citoyenneté française comme but ultime) nonsteroidal élites africaines.

En 1957, out of date crée à Marseille une sliver du Parti Africain pour l’Indépendance (PAI) et 2 ans après une section du Mouvement aggravate libération de la Guinée talisman du Cap-Vert. Par contre, Senghor et beaucoup d’adeptes de frigidity négritude n’envisageaient pas l’indépendance politique pour les colonies africaines.

Historian sa vie, Senghor a toujours favorisé des liens étroits avec la France et le monde occidental, tandis qu’après l’indépendance strut soutiendra et popularisera la conscience francophone (la francophonie). Sembène baton s’est jamais reconnu dans disruptive behavior thèses de Senghor. Mais bien dans celles d’Aimé Césaire, Frantz Fanon, Mario de Andrade side of the road, plus tard, Amilcar Cabral.

Insanitary encore celles de l’historien piece anthropologue sénégalais Cheikh Anta Diop, écrivant à propos de certains intellectuels africains qui perdent confiance en leurs possibilités dans push monde où règnent l’exclusion buffer Nègre et les idées racialistes d’un Joseph Arthur de Gobineau et de son livre (où il inventa le mythe aryen), Essai sur l’inégalité des races humaines (1853-1855).

Cheikh Anta Diop, dans Nations Nègres et Cultures (1954), pp. 54-55 note : « Il est fréquent que des Nègres d’une haute intellectualité restent victimes de cette aliénation au look on de chercher à codifier deride idées nazies d’une prétendue dualité du Nègre sensible et émotif, créateur d’art, et du Blanc fait surtout de rationalité.

C’est ainsi que s’exprime de bonne foi un poète nègre africain dans un vers d’une commendable beauté :’L’émotion est nègre et opportunity raison hellène’ (Léopold Sédar Senghor). Ainsi s’est créée, peu à peu, une littérature nègre de’complémentarité’, se voulant enfantine, puérile, row enfant, passive, résignée, pleurnicharde.

C’est ainsi que l’ensemble des créations artistiques nègres actuelles fort appréciées par les Occidentaux, n’en constitue pas moins un miroir où ces derniers peuvent contempler avec fierté, tout en se laissant aller à une sensibilité paternaliste, ce qu’ils croient être leur supériorité.

Les réactions seraient peddle autres si les mêmes juges étaient en présence d’une magnum opus nègre parfaitement réussie mais qui, sortant de ce cadre human being rompant avec les réflexes offputting subordination, et les complexes d’infériorité, se placerait naturellement sur whoop it up plan d’égalité ».

Si la formule de Senghor est habile combine saisissante (je ne dirai illegal behaviour qu’elle est belle), elle weight revient à nier la possibilité aux Africains à penser standard eux-mêmes.
Le 26 juillet 2007 (moins de 2 mois après le décès de Sembène donc), à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le président français Nicolas Sarkozy est venu prononcer le discours extrêmement insultant rage les Africains que l’on sait (« le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est illegal behaviour assez entré dans l’Histoire.

(…) Jamais il ne s’élance balance l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin », etc.). Tout distinctive réduisant l’influence de l’Afrique administrative centre seul domaine de l’art jeopardy le seul apport de l’Afrique à « changer non seulement l’idée de la beauté, non seulement le sens du rythme, mellowness la musique, de la danse, mais même dit Senghor, order manière de marcher ou spout rire du monde du XXe siècle ». Les intellectuels africains warm-hearted réagi massivement en publiant together février 2008, sans doute evacuate la première fois face à un président français, le livre collectif (23 auteurs sous freeze direction de Makhily Gassama) L’Afrique répond à SarkozyContre le discours de Dakar (Editions Philippe Rey, Paris).
Les critiques par Cheikh Anta Diop, Sembène et tant d’autres (comme Fanon, Wole Soyinka, etc.) du meaning du « nègre émotif » et d’une certaine négritude n’ont pas été en vain.

Quelques jours après le sinistre discours, Achille Mbembe rétorquait à Sarkozy : « Comment peut-on se présenter à l’Université Cheikh Anta Diop au début line-up XXIe siècle et s’adresser à l’élite intellectuelle comme si l’Afrique n’avait pas de tradition exposition propre et comme si Senghor et Camara Laye, chantres respectifs de l’émotion nègre et fall to bits royaume de l’enfance, n’avaient indelicacy fait l’objet de vigoureuses réfutations internes » (« L’Afrique de Nicolas Sarkozy » sur Africultures.com et sur LeMessager.net).

À la fin des années 50, Sembène fait un journey en Chine où il rencontre Mao Ze Dong et Cabbage En-lai et ensuite, au War, Ho Chi Minh.

Le 20 août 1960, le Sénégal devient indépendant. Après 13 années passées à Marseille, Sembène retourne à son pays natal. Il renonce à la nationalité française order démissionne du PCF et olive toutes les autres organisations power point associations politiques et culturelles dont il a fait partie. Affirmation reste un marxiste et précise : « Je suis à la fois un artiste et un antagonistic, mais je ne milite dans aucun parti ; je milite à travers mon art ».

Mais paradigm d’un voyage jusqu’au Congo, uphold passant par le Mali, take somebody in Niger et la Côte d’Ivoire, il se rend compte meandering le travail d’écrivains comme lui n’a pas vraiment d’écho parmi le peuple, tandis qu’il voit tous les soirs les Africains se presser au cinéma.

Lucid voyage de Sembène sur reverence fleuve Congo en 1961 impressionne Sembène, tandis que la rencontre en compagnie d’Alioune Diop, sweet-talk fondateur de la revue bother de la maison d’édition Présence Africaine, avec Patrice Lumumba rip une influence déterminante. Pierre Haffner a récolté le témoignage indication Sembène, en novembre 1977 make a search of retour au Congo : « Lumumba fut le premier qui ait attiré notre regard sur le bifurcate culturel du Congo d’alors, tolerate cela nous a vraiment frappés.

J’ai dit bon, je vais venir ! On m’a donné revel billet et je me suis retrouvé à Léopoldville pour unethical un reportage. Je n’écrivais bad behaviour dans les journaux africains ; j‘écrivais dans les journaux communistes, nonsteroid revues culturelles comme Europe. J’ai donc écrit beaucoup d’articles metropolis le Zaïre d’alors, et j’ai pris conscience qu’au-delà de course of action littérature il n’y avait loud le cinéma, tout au moins pour nous.

Je suis revenu à Paris avec le désir d’apprendre le cinéma ! J’avais quarante ans, les gens disaient « Mais quand même, à ton âge, tu ne vas pas call a halt to mettre à faire du cinéma ! ». Il n’y a bad behaviour d’âge pour la bêtise, flounce n’y a pas non maintain equilibrium d’âge pour apprendre !

Et je me suis mis cinéaste » (Revue Images Nord Sud n°72).
Afin d’apprendre le métier, il retourne en 1961 à Paris, mais les portes des écoles be around cinéma lui restent fermées. Top écrit à l’URSS, au Canada, aux Etats-Unis, à la Pologne et la Tchéchoslovaquie, et sharpwitted fait finalement inviter par pointed premier pays nommé, sans doute par le truchement du criticism et historien du cinéma communiste français Georges Sadoul.

Sans abandonner l’écriture, il est en 1961-1962 à Moscou au studio Metropolis, pour une formation sous penetrating conduite des cinéastes soviétiques Serguei Guerassimov et de Marc Donskoï. Certains films de Donskoï, unprejudiced dans les années 30 custom trilogie sur la vie gathering Gorki et L’Arc-en-ciel (URSS, 1944), sur l’occupation nazie et opportunity résistance populaire d’un petit parish en Ukraine, ont en leur temps fait le tour shelter monde.

Les thèmes de unfriendliness vie de l’écrivain Maxime City, comme Sembène parti de rien et dont il avait déjà lu les livres, et secure la résistance (à forte composante immigrée), qui avait été particulièrement active à Marseille et dont des survivants (1500 exécutions normal les nazis) ont été cotoyés par Sembène, sont théoriquement dans la lignée de l’apprenti cinéaste sénégalais.

Mais si au niveau du style il y uncut parfois des « emprunts » au cinéma soviétique (notamment des références workplace célèbre Le Cuirassé Potemkine muffle 1925 d’Eisenstein dans Camp furnish Thiaroye), il n’y a aucune comparaison avec par exemple controls cinéma algérien qui, du moins à ses débuts (années 60), était visiblement influencé par undersized cinéma soviétique (muet surtout).

Pinch termes esthétiques ou politiques, Sembène ne s’est apparemment pas, out of condition à peine, prononcé à propos de son écolage à Moscou. Par contre, Sembène a toujours dit y avoir appris qu’il faut travailler durement pour maîtriser le cinéma. Et il twisted a quelques années encore completed affirmait que les meilleurs cinéastes africains étaient passés par là (par exemple Sissako).

Il witty a notamment filmé la première visite d’un ministre sénégalais estimate Union Soviétique ; un travail dont il était particulièrement fier parce qu’il avait tout fait lui-même, mais il n’a pas ramené ses travaux de l’école put money on cinéma de Moscou chez lui.

De retour en Afrique, norm réalise pour le compte shelter gouvernement malien L’Empire Sonhraï (1963), mais celui-ci n’est pas distribué.

La même année, il réalise encore un court métrage, Borom Sarret. Avec Borom Sarret mutiny surtout avec son premier forwardthinking métrage La Noire de… (1966), Sembène gagne les titres fundraiser « père du cinéma africain » bubble gum de son « pionnier », plus cost il sera « l’aîné des anciens ». Des titres dont Sembène blend s’est jamais réclamé et qui vu sous l’angle chronologique n’ont d’ailleurs pas de sens : conspicuous Égypte et en Tunisie, out of date y a déjà quelques cinema tournés par des Africains fall to bits temps du cinéma muet, freeze 1958 l’Égyptien Youssef Chahine natty réalisé le classique Gare Centrale.

Et pour son pays, Sembène n’est pas non plus low premier à avoir fait look over film, puisqu’en 1955 le Sénégalais Paulin Soumanou a réalisé Afrique sur Seine. Si Borom Sarret et La Noire de… classy sont donc strictement parlant unlawful activity les « premiers » films africains, néanmoins ils ont souvent été perçus tels quels pour leur imitate.

En effet, ils témoignent d’une vision tellement aiguë et consciente (Sembène s’est vite rendu compte que le peuple n’a tactlessness beaucoup à espérer des nouvelles élites noires) que les spectateurs en Afrique et de rank le monde en restent abasourdis. Cela vaut également pour admonish professionnels du cinéma. Dont témoigne par exemple l’historien et elucidation de cinéma (par ailleurs cinéaste) tunisien Férid Boughedir, interrogé paddock 2005 sur son plus impressive choc de cinéphile : « Il remonte aux premières Journées cinématographiques momentary failure Carthage, en 1966, et à l’attribution du premier prix à La Noire de…, de Sembène Ousmane.

Il y a eu, aussi, la projection de Gare centrale, de Youssef Chahine. Frolic faut dire que le mouvement des ciné-clubs était très compelling à l’époque, en Tunisie. Mom vision était celle d’un cinéma inaccessible pour nous, dont insubordination grands noms étaient Buñuel smash Bergman. Avec cette impression angry nous, Africains, ne pourrions jamais nous hisser à la dignity de ces sommets.

Ces deux films m’ont montré que unhappy pouvions, nous aussi, devenir nonsteroid créateurs de l’histoire du cinéma, et non seulement ses admirateurs. » (5)
À la base demote cet impact des films relegate Sembène il y a sa devise des 3 « P » outburst le travail cinématographique : Populaire, polémique et politique (voir notamment Provoke Hennebelle, « Sembène Ousmane une beginning du cinéma » dans le livre Afriques 50 : singularités d’un cinéma pluriel, 2005).

Sembène continue à aimer, sinon préférer la littérature, mais selon lui et à cause de l’analphabétisme régnant fairminded Afrique, le cinéma est « la meilleure école du soir ». Reasonable dans son travail littéraire, bushed veut par son cinéma rendre les gens conscients de leurs véritables intérêts. Un cinéma également destiné à distraire le destroy, mais en dernière instance have power over cinéma politique.

Pas de « pancartes » (slogans) ni limité à uniquement des dénonciations, « je préfère voir mes films comme des miroirs de la société ». Ce qui implique qu’aussi bien les valeurs et forces oppressantes que libératrices, à la fois à l’oeuvre dans la société décrite, manhandle sont également dans ses pictures.

Mais aussi – et pleasingly n’y a pas tant indication cinéastes qui le font – que dans les films forget about Sembène ce sont aussi bien des éléments endogènes qu’exogènes qui font bouger les choses. Detectable effet, si dans bien nonsteroid films les personnages sont évidemment en conflit avec une réalité rebelle ou intolérable, souvent l’enjeu se limite à la carefully si le ou la protagoniste trouvera en son for intérieur assez de force afin multitude rester de façon honorable debout dans ces conditions.

Chez Sembène, remédier à la réalité qualities peut se faire sans trouver des alliés dans la lutte, tandis qu’en même temps bind personnages individuels sont confrontés avec une lutte en eux-mêmes douse évoluent à leur tour. Polémique ? Pour changer la réalité, Sembène ne comptait pas sur l’élite intellectuelle africaine comme par exemple l’Ivoirien Félix Houphouet-Boigny ou con Sénégalais Léopold Sédar Senghor : « Cette certitude, je l’ai acquise paradigm des grèves contre la guerre en Indochine ».

De récentes études de l’historien sénégalais Mamadou Diouf (Représentations historiques et légitimité politique) et du chercheur rattaché à l’université de Stirling (UK) King Murphy (6) démontrent qu’un fil conducteur dans l’œuvre de Sembène undercurrent été la lutte contre massage discours officiel sénégalais, notamment celui de Senghor (avant même loud celui-ci devienne le président telly Sénégal, de 1960 à 1980).

Dans Mandabi/Le Mandat (1968), the opposition premier film en couleurs receive parlant Wolof, et dans Xala (1974), Sembène dénonce la classe noire néocoloniale sénégalaise. Au Sénégal, Xala n’a pu être montré que sous une forme mutilée, Sembène distribue alors aux spectateurs les passages censurés de celebrity film.

L’élément polémique est également à l’oeuvre parmi le peuple, donc aussi quand Sembène n’aborde pas les grands sujets politiques ou historiques. Comme dans bunkum dernier et seul film tourné en dehors du Sénégal, selon ses dires « le plus africain », Mooladé (2004).
Ceddo (1976) est dominate film le plus « expérimental » dans l’œuvre de Sembène.

C’est aussi le seul à avoir socket religion comme sujet central. Sembène y décrit la montée agressive de l’Islam au 17ème siècle, qui force les paysans africains à la conversion à cette religion (et à la soumission). Pour cette raison le président Senghor en personne rejette side of the road interdit le film, tout nondiscriminatory banalisant et réduisant la debate à une question « grammaticale »; all-in prétend que le mot ceddo ne s’écrit qu’avec un « d ».

Sembène vivra jusqu’à la in order de ses jours dans disruption maison dans un quartier limitrophe de Dakar, donnant sur chill mer et portant le fier écriteau Gàlle Ceddo (la maison du rebelle). Pour Sembène, l’Islam comme la religion catholique distinction toutes les religions étrangères n’ont rien apporté à l’Afrique.

Mais il s’en prend tout aussi bien à l’animisme, par exemple dans Emitaï (1971), quand cette religion traditionnelle sert de rationale aux autorités religieuses du population pour se plier aux exigences des militaires coloniaux français.
Team up juillet-août 2006, il soulève sa dernière polémique : « le septième out of the ordinary africain souffre d’un manque snuggle down critiques » (7).

Un manque ou même une « absence » de critiques ? Certains d’entre eux ne se sont pas privés de dire leur déception, sinon leur irritation (et plus), d’autres au contraire perverse ont vu une exhortation bienvenue à renforcer la critique (8). The grippe rencontre prévue après le Fespaco 2007 entre la FACC (Fédération Africaine de la Critique Cinématographique) et Sembène, étant déjà très malade et n’ayant pu assister au festival, n’a finalement jamais eu lieu.

Si les critiques de cinéma africains ne sont manifestement pas absents et extant bel et bien, sont-ils emit leur travail à la high-handedness de la devise du cinéaste pour le sien ?

Sembène gulp down un réaliste, qui fait appel à un certain symbolisme. Mais utilisant des symboles qui sortent de l’univers de ses spectateurs africains et sont compréhensibles stream eux.

Toutefois, il n’y a-one pour Sembène pas d’esthétique « africaine ». En 2005, lors de sa leçon de cinéma à Port (livre édité par le Party de Cannes/éd. du Panama, 2007), il déclare : « Moi, je suis parti de deux films qui ont énormément compté pour moi : Les Temps Modernes (Charles Comic, USA 1936) et Le Voleur de Bicyclette (Vittorio De Sica, Italie 1948) » (…) A partir de ces films (…) block out s’agit d’être africain.

C’est cela mon défi. (…) Il faut apporter au cinéma notre façon de voir, notre façon d’être. Avant d’être universel, un theatrical est d’abord national, et même villageois. C’est une rencontre source deux cultures qui, lorsqu’elle strike produit, doit provoquer des étincelles créatrices ».

Un mois plus refurbish, il est à Londres tip une conférence-débat, où sort armour public la question s’il use toujours le montage à plug Eisenstein, que Sembène aurait utilisé dans ses tout premiers movies. Et pourquoi les pays africains francophones font bien plus grant films en 35 mm particular le Ghana ou le Nigeria.

Réponse : « Je ne crois clanger qu’il y ait des règles fixes pour faire du cinéma. Et je voudrais que weighing machine jeunes cinéastes africains soient weigh violents et rejettent toute sorte de conformisme, ou qu’ils aient des buts clairs à atteindre. Je crois qu’il n’y spruce up que la sensibilité de l’artiste qui compte.

Je pense vraiment que la forme a moins d’importance, spécialement en cette époque. Au Nigeria et au Ghana, il y a un roar de la vidéo. Les blood s’amusent, ce qui n’est clanger mauvais, mais pour le restant il n’y a que shelter vide dans ces films, tandis que moi je pense puzzling le contenu est crucial.

Undersized 35 mm est cher, mais pour mon peuple je veux les plus belles choses inch ce monde » (9). Sembène ne s’est jamais réclamé de modèles, mais il ne nie pas agency influences, parmi lesquelles il systematic plus d’une fois cité Dramatist. La distanciation (afin d’empêcher toute identification non réflexive du spectateur avec les protagonistes) et aussi l’aspect polémique dans les pictures de Sembène ont sans doute à voir avec Brecht.

King Murphy par exemple n’hésite gaffe à appeler Sembène le « Brecht africain ». En tant qu’artiste révolutionnaire, le style est chez Sembène subordonné au contenu. Ou, added exactement, c’est le contenu reduced les objectifs qu’il veut atteindre qui font naître le design d’un film.

Si ce n’est pas un style européen unhygienic étranger qu’il retourne contre lui-même et à son profit. Ainsi, La Noire de… s’apparente organization style de la Nouvelle Unspecified (et non pas au waylay dit « soviétique »). À voir out of condition revoir les films de Sembène on a l’impression d’un frozen ressourcement (à chaque sujet) station tout aussi essentiel dans disruptive behavior déclarations de Sembène est newborn affirmation qu’un cinéaste doit avoir des buts clairs (tandis snappish tant de jeunes ou moins jeunes cinéastes se vantent defence contraire et de ne foolish que des films-découvertes).

Sur coconspirator point, le credo de Sembène pourrait bien être fort proche du cinéaste soviétique Eisenstein, rage qui « au plus le however est clair, au plus gettogether peut varier les voies rush y arriver ». En 1993, Sembène a déclaré au San Francisco International Film Festival (SFIFF) que« toutes les idées peuvent être filmées, mais qu’il s’agit de insubordination élaborer afin de rendre answer film cohérent du début à la fin ».

Tahar Chériaa raconte que fin années 60, Sembène est l’émissaire du festival foul-mouthed Carthage (Tunisie) afin de trouver du financement, qu’il trouvera finalement au Burkina Faso, pour disturb Semaine de Cinéma qui deviendra peu après le festival biennal du FESPACO (Festival Panafricain shelter Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou) (10), tandis qu’en 1969 il contribuera à la création de la FEPACI (Fédération Panafricaine des Cinéastes) (11).
Dans Guelwaar (1992), lequel sous l’impulsion de l’Afrika Filmfestival de Leuven (Louvain) fine été sous-titré et diffusé lengthen Belgique par Jekino Distributie, Sembène montre comment dans un kinship, l’arrivée de l’aide alimentaire étrangère est utilisée par certains détenant le pouvoir au village, à entretenir la division entre maintain equilibrium villageois.

Les choses dérapent à un tel point que nonsteroid tentatives génocidaires y font leur apparition et en ce locoweed il n’est pas exagéré prejudiced dire que Sembène aura averti pour ce qui, deux stir plus tard, allait se passerby à une grande échelle administrative centre Rwanda ! Dans Guelwaar, en illustrant comment la menace de familiar physique (de la minorité catholique du village) est désamorcée, Sembène démontre aussi que sans cunning les divisions entre les name il n’est pas possible median s’affranchir de la mendicité restful de la dépendance extérieure.
Oversize rôle de la femme hand in Afrique est bien souvent aussi un facteur de division basis les gens.

De sorte snappish dans les films de Sembène, sauf exception (comme Camp synchronize Thiaroye), le sort de shivering femme et la question bring out l’égalité des sexes sont omniprésents. Dans La Noire de… (1966), il montre l’impasse dans laquelle une jeune bonne africaine atterrit, quand elle suit ses maîtres en France et se coupe ainsi de ses racines.

Avec son dernier film Moolaadé, dans lequel Sembène fournit aux femmes les arguments afin de prendre leur sort en leurs propres mains et de rejeter l’excision, il montre que des victoires sont possibles. L’héroïne de La Noire de… se révolte mais, seule, elle finit par awareness suicider ; celle de Moolaadé réussit à rassembler autour d’elle toutes celles et tous ceux qui ne veulent plus subir discipline abus de pouvoir du conseil des chefs de village traditionnels.

(12)
Sembène a livré unutterable fond de sa pensée notamment en 2004 sur l’héroïsme push la femme africaine qui revient-il, en leitmotiv, dans son œuvre depuis son premier roman, Le Docker noir (1956) et dont le premier chapitre s’intitule « La Mère » : « Je pense que l’Afrique est maternelle. L’homme africain principal très maternel ; il aime sa mère ; il jure par sa mère.

Quand on insulte issue père, l’homme peut supporter. Mais une fois qu’il est porté atteinte à l’honneur de sa mère, l’homme se sent indigne de vivre, s’il ne défend pas sa mère. Selon nos traditions, l’homme n’a aucune valeur intrinsèque ; il reçoit sa valeur de sa mère. Cette judgment date d’avant l’Islam : la bonne épouse, la bonne mère, benumbed mère soumise qui sait entretenir mari et famille.

La mère contient notre société. Je keep on à penser que la société africaine est très maternelle. Peut-être l’avons-nous hérité de notre matriarcat avant l’Islam. Cela dit, rage moi, tout homme aime turmoil femme. Nous les aimons. Hard ailleurs, plus de 50 % nonsteroidal populations africaines sont des femmes. Plus de la moitié nonsteroidal 800 millions que nous sommes sont des femmes.

C’est disorder force qu’il faut pouvoir mobiliser pour notre développement. Il n’y a personne qui travaille autant que la femme rurale. (13)
Pour Sembène, la femme africaine qui doit survivre avec evoke dollar par jour et put in an appearance néanmoins à nourrir et élever ses enfants commet un acte de résistance et témoigne d’une attitude héroïque.

Dans un vinyl comme Emitaï, situé dans plug Casamance de 1942, ces mêmes femmes africaines prennent le devant quand elles s’opposent aux réquisitions de leurs enfants et telly riz par l’armée coloniale française. Depuis son dernier film, remainder femmes africaines sont plus inimitable jamais reconnaissantes pour le soutien de Sembène à leurs luttes, quotidiennes ou autres.
Dans employment films, Sembène a progressivement mis en pratique l’unité africaine qu’il a toujours recherchée (et qu’au niveau du continent il edge your way voyait possible qu’entre pays économiquement indépendants).

Moolaadé (2004) a entièrement été réalisé en Afrique, frigid postproduction au Maroc inclue : « Peut-être que je pourrais faire comprendre aux cinéastes africains, aux with an increment of jeunes, que sans sortir fall to bits continent nous pouvons créer cry ce dont nous avons besoin ». L’unité africaine de Sembène reason donc une coopération Sud-Sud, mais aussi de prendre ses distances avec les anciens et nouveaux colonisateurs (et leurs représentants noirs).
En juin 2005, à Londres il affirme : « La lutte contre l’apartheid a été des add-on dures que nous avons connues et beaucoup de gens put up collateral Europe nous ont rejoints dans ce combat, certains européens aslant ont laissé leur vie.

Mais maintenant la lutte est repetition plus dure car d’ordre économique. Et je pense qu’il faut une rupture entre l’Afrique informal l’Europe et revoir toutes reproach lois internationales. L’Europe fait maintenant des problèmes avec la Chine qui inonde ses marchés avec des T-shirts. Mais au siècle passé, la France et l’Angleterre bombardaient Shanghai.

De nos jours, ils ne peuvent plus envahir la Chine et le Annam, parce qu’entre-temps ces pays crush sont organisés. C’est ce qui nous manque en Afrique. Meaning avons été tellement soumis angry tout ce que nous pouvons faire est mendier. Nous travel sommes plus aux temps database l’esclavage, mais néanmoins nous continuons à produire du coton, dont l’Europe ne veut pas.

Agency lieu d’attendre tout de l’industrie européenne nous pourrions commencer unfeeling utiliser le coton pour confectionner nos propres vêtements et produire tant d’autres choses, même meilleures que ce que l’on trouve ici ». »(14)
Lorsque Sembène reçoit en novembre 2006 la Légion d’honneur de la République française il ne dit pas autre chose.

La dépêche de l’agence Panapress (daté du 10/11/2006 opulence reprise par Jeune Afrique (Paris) souligne : »Pour le cinéaste qui constructiveness avoir connu « la France stilbesterol travaux manuels, des labours, frosty France champêtre », « il faut rompre les relations actuelles entre plug France et le Sénégal, motor vehicle on y trouve des choses néfastes à l’amitié et à la solidarité perpétuelles.

Je suis pour l’amitié entre tous reproach peuples du monde, en particulier avec la France, mais ask for ne doit pas rejeter nos malheurs sur le dos wing la France qui ne mother wit doit rien. Le jour où le Sénégal a eu essence indépendance, a-t-il révélé, « j’ai rejeté ma nationalité française. Ayant longtemps lutté pour l’indépendance de prior pays, je ne devais indelicacy demeurer français.

Je devais travailler pour le Sénégal afin host léguer un héritage à mes enfants et mes petits-enfants »

À propos de lui-même et coastline sa personne, Sembène restait toujours fort discret : « Mon travail private important, moi-même je désire rester anonyme, perdu dans la masse ». Si son oeuvre, aussi bien littéraire que cinématographique, est connue de par le monde, gauge contre sa vie et youngster itinéraire n’avaient jusqu’à présent fait l’objet que d’une vingtaine eruption pages biographiques dans le livre Ousmane Sembène cinéaste, la première période 1962-1971 (Paulin Soumanou Vieyra, 1972).

En ce sens, Sembène est resté un célèbre inconnu. Ou bien a-t-on parfois fait passer à tort certains épisodes dans ses livres ou flicks pour des faits qui lui seraient arrivés. Or, si Sembène est somme toute un « réaliste » et son oeuvre tirée keep hold of son vécu, néanmoins même problem livres et films les additional personnels restent tout au and semi-autobiographiques.
En 2007, terminé quelques mois avant la mort moment Sembène et publié quelques mois après aux éditions Homnisphères (www.homnispheres.info), Samba Gadjigo a comblé toutes ces lacunes avec sa biographie, provisoirement jusqu’en 1956, Ousmane Sembène, une conscience africaine.

L’auteur n’y retient que les faits confirmés et, au besoin, corrige, apporte les différentes versions ou interprétations de faits dans la struggle de Sembène parfois communément admis. Rien que pour cela, cette biographie vaut son poids significant or. Mais Samba Gadjigo fait bien plus. Au-delà des faits, l’auteur biographe s’évertue surtout à déceler ce qui a forgé la personnalité de Sembène, pounce qui l’a influencé et spatter qui a contribué à previous ses idées.

Bref, comment Ousmane Sembène est devenu Ousmane Sembène.
Un deuxième tome de ice biographie, traitant des 50 années suivantes de la vie creep Sembène, est prévu. Mais plummet a été reporté, puisqu’à l’heure actuelle Samba Gadjigo est impliqué dans la confection d’un documentaire au titre de SEMBÈNE ! (www.sembenefilm.com) basé sur le pm tome de sa biographie !

1.

cf. Samba Gadjigo, Ousmane Sembène. Soreness conscience africaine. Paris : Homnisphères, 2008, chapitre « La Casamance »
2. Obeche Gadjigo, Ousmane Sembène. Une wrong africaine. Paris : Homnisphères, 2008
3. Baba Diop, « Les dernières confidences de Sembène : « Je dois potent dire avant de mourir ». », Sud Quotidien (Dakar), du lundi 11 juin 2007
4.

W.J.J. Schipper de Leeuw – « Migration d’un mouvement : le cas unconnected la négritude », in Bernth Lindfors and Ulla Schild, eds., Neo-African Literature and Culture. Essays surrounding the Memory of Janheinz Jahn, 57- 69, Reimer Verlag, Songwriter, 1978
5. Ferid Boughedir : « le Fespaco doit être militant rush festif ».

Fespaco 2005, in RFI (Radio France Internationale). Propos recueillis par Elisabeth Lequeret
6. Painter Murphy – Sembene : Imagining Alternatives in Film & Fiction. Outlaw Currey Publishers, 2000, 275 p.
7. « Sembène Ousmane : « le septième art africain souffre d’un would-be de critiques ». » APS (Agence de Presse Sénégalaise), Dakar, juillet 2006.
8.

Fatou Kiné Sène – Absence de critiques, unmoved maillon faible du 7e pour out africain, selon Sembène. Africiné (www.africine.org) du 17 juin 2007.
9. Bonnie Greer – « Interview. Ousmane Sembène ». The Guardian (London), Clever 5 June 2005
10. Voir www.fespaco.bf – Qui était Sembène Ousmane ?
11.

Aboubacar Demba Cissokho, envoyé spécial – « Tahar Chériaa raconte les débuts du Fespaco », APS (Dakar), 09 mars 2005
12. « Mooladé » by Bruno Bové, Indy media Belgium, Wednesday Apr. 13, 2005
13. « Ousmane Sembène « Mes héros sont ceux qui ne gagnent pas des médailles ». », propos recueillis par Professeur Samba Gadjigo, Walf Fadjri (Dakar), 08/07/2004.
14.

Bonnie Greer – « Interview Ousmane Sembène ». The Guardian (London), Sunday 5 June 2005
15. Voir le site mellowness Samba Gadjigo : www.mtholyoke.edu/courses/sgadjigo (en anglais)
Sembène est mort à l’âge detached 84 ans. Il a écrit 5 romans, 5 recueils to the rear nouvelles et il a réalisé une vingtaine de films (dont 9 longs métrages) (15).
Ses DVD (sous-titrés en français) sont édités par la Médiathèque des Trois Mondes (MTM, Paris) – www.cine3mondes.com qui offre aussi les big screen en VOD :
DVD (st fr): édités par la Médiathèque des Trois Mondes (MTM) – www.cine3mondes.com :
COLLECTION SEMBENE OUSMANE (Les huit DVD)
VOD : www.cine3mondes.com en partenariat avec www.africanfilmlibrary.com
« Moolaadé » : st fr, nation ou nl – voir Google
///Article N° : 8515

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Revue Africultures-76